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INFILTRAT CELLULAIRE DE TYPE LYMPHOPLASMOCYTAIRE & INFLAMMATION FIBROSANTE

DEFINITION 

Inflammation chronique caractérisée par une infiltration de cellules inflammatoires mononuclées (lymphocytes et plasmocytes). 

 

     Elle est souvent diffuse et envahissante dans le tissu affecté, mais peut également être plus localisée et circonscrite. D’autres cellules comme des macrophages, des granulocytes neutrophiles ou éosinophiles, des mactocytes peuvent être également présentes, sans être nettement majoritaires. Lors d’inflammation importante, il peut il y avoir perturbation fonctionnelle de l’organe atteint. 

   Lors de chronicité ou d’atteinte sévère, une fibrose marquée peut se développer et devenir un élément prédominant de l’inflammation. On parle alors d’inflammation fibrosante

            

NB : ce genre d’infiltrat peut ressembler à une prolifération lymphomateuse qui sera plutôt caractérisée par une population monomorphe (comme un lymphome par exemple s’il s’agit de lymphocytes).

 

Rappel : en cas de prédominance d’une autre population leucocytaire, on parle de : 

  • Macrophages : inflammation granulomateuse 

  • Granulocytes neutrophiles : inflammation suppurée 

  • Granulocytes éosinophiles : inflammation éosinophilique 

PATHOGENIE & ETIOLOGIE

Ce sont des réactions non spécifiques. Elles interviennent lors de stimulation chronique du système immunitaire comme principalement lors de : 

            

  • Processus infectieux chroniques

    Exemple : cystite lympho-plasmocytaire lors de cystite chronique, infiltrat lympho-plasmocytaire lors de bronchopneumonie chronique. 

 

  • Certaines réactions auto-immunes sont responsables du développement d’une réaction lympho-plasmocytaire. 

    Exemple : production d’auto-anticorps contre la thyroglobuline, les récepteurs à la TSH ou d’autre antigènes des thyrocytes à l’origine d’une thyroïdite lympho-plasmocytaire chez le chien, adrénalite lympho-plasmocytaire chez le chien. 

 

  • Certaines réactions d’hypersensibilité conduisent à des infiltrats lympho-plasmocytaires. 

    Exemple : entérite lympho-plasmocytaire causée par une hypersensibilité alimentaire

 

  • Idiopathique

    Exemple : rhinite lympho-plasmocytaire, entérite lympho-plasmocytaire lors de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) idiopathique

Schéma étiologique récapitulatif des infiltrats lymphoplasmocytaires 

ASPECT MACROSCOPIQUE

  • Couleur : blanc-grisâtre 

  • Taille/Forme : épaississement/hypertrophie du tissu atteint (pour les infiltrats lympho-plasmocytaires), rétracté et irrégulier (pour les inflammations fibrosantes)

  • Consistance : ferme

On observe une infiltrat diffus blanchâtre dans tout le parenchyme hépatique (hépatite lympho-plasmocytaire, 1). L’infiltrat provoque un épaississement de la paroi intestinale (entérite lympho-plasmocytaire, 2). https://noahsarkive.cldavis.org, photos F09333-F00949

ASPECT MICROSCOPIQUE

Rappel : 

 

  • Lymphocyte : cellule sphérique caractérisée par un noyau basophile rond très volumineux qui occupe presque la totalité de la cellule ne laissant apparaitre qu’une mince couche de cytoplasme pâle. 

 

  • Plasmocyte : cellule ovoïde avec un cytoplasme étendu basophile incluant une zone plus pâle caractéristique juxtaposée au noyau en forme de croissant de lune (l’archoplasme) et un noyau hétérogène en « roue à rayons » (hétérochromatine sombre et euchromatine plus claire). 

 

  L’infiltration lympho-plasmocytaire est le plus souvent un infiltrat inflammatoire diffus ou multifocal, dense, sans contour net avec prédominance de lymphocytes et de plasmocytes. D’autres leucocytes peuvent être également présents comme des macrophages ou des granulocytes. De la fibrose peut aussi être observée en fonction de la chronicité de la lésion. 

    L’infiltration lympho-plasmocytaire est à distinguer des infiltrations tumorales qui ont d’avantage un aspect monomorphe (exemple : lymphome en cas de lymphocytes), mais une identification histologique peut être parfois compliquée.

     Lors d’inflammation fibrosante, une fibrose marquée se développe associée à la présence de leucocytes.  

*

Arthrite lympho-plasmocytaire (articulation, chien) : on observe un infiltrat de cellules inflammatoires localisé (*) sur la photo (2). On peut également noter une congestion passive des veines et capillaires gorgés de sang. A plus fort grossissement (1), on distingue la présence de lymphocytes (pointillé) et de plasmocytes (trait plein), reconnaissables à leur archoplasme périnucléaire. EnvA 

Rhinite lympho-plasmocytaire (cavité nasale, chat) : on observe un infiltrat de cellules inflammatoires diffus sur la photo (1). A plus fort grossissement (2), on distingue la présence de lymphocytes (pointillé) et de plasmocytes (trait plein), reconnaissables à leur archoplasme périnucléaire. EnvA 

Cholangio-hépatite lympho-plasmocytaire fibrosante (foie, chien) : on observe autour de l’espace porte, un infiltrat de cellules inflammatoires (*) reconnaissable à son aspect piqueté basophile. De plus, de la fibrose (tête de flèche) commence à apparaitre, reflet de la chronicité de cette inflammation. Des pigments de lipofuscine sont aussi observables (pointillés). EnvA

L’Essentiel 

  • L’infiltration lympho-plasmocytaire est une inflammation chronique caractérisée par une infiltration de cellules inflammatoires mononuclées (lymphocytes et plasmocytes) diffuse ou multifocale et envahissante dans le tissu affecté, bien que d’autres cellules inflammatoires puissent également être présentes (macrophages et granulocytes)

  • Réaction non spécifique qui apparait lors de stimulation chronique du système immunitaire lors de processus infectieux chronique, de réaction auto-immune, d’hypersensibilité ou de manière idiopathique

  • Lors de chronicité ou d’atteinte importante, une fibrose associée peut se développer. On parle alors d’inflammation fibrosante. 

  • A l’histologie, ne pas confondre avec une prolifération tumorale

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