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L'INFLAMMATION EXSUDATIVE

DEFINITION 

  Ces inflammations regroupent les inflammations où les phénomènes exsudatifs de la phase vasculaire de l’inflammation aiguë prédominent. On distingue : 

 

  • Inflammation séreuse : au cours de cette inflammation, c’est la sortie/accumulation de liquide sur le site inflammatoire qui prédomine, relativement pauvre en protéines avec une faible teneur en cellules inflammatoires (mais toujours plus riche qu’un transsudat). On obtient alors un exsudat séreux à l’origine d’épanchement (si cavitaire), d’œdème (si tissulaire) ou de sécrétions relativement claires et fluides (si communication avec un orifice externe). 

    Ce type d’inflammation aura plutôt lieu au niveau de la peau, des muqueuses, des cavités séreuses, des articulations et d’organes parenchymateux lâches (comme le poumon).

    NB : une composante hémorragique est souvent associée. On parle alors d’inflammation séro-hémorragique.

 

  • Inflammation séro-fibrineuse : stade intermédiaire. 

  • Inflammation fibrineuse : cette inflammation est caractérisée par un exsudat avec une très forte teneur en protéine et toujours relativement peu de cellules inflammatoires. De la même manière, cet exsudat peut constituer des œdèmes et des épanchements mais il se différencie de l’exsudat séreux par la présence de fibrine. On parle d’exsudat fibrineux

    On la retrouve surtout au sein des cavités séreuses (péritoine, péricarde, plèvre), mais aussi en surface des articulations ou d’organes parenchymateux (principalement le poumon et le foie). 

    NB : une composante purulente est souvent associée. 

Rappel sur la classification des épanchements (d’après Bohn, 2017 ; Ettinger et al., 2017)

NB : ne pas oublier les épanchements particuliers comme les hémorragies (hémothorax/hémoabdomen), l’urine (uropéritoine), la bile (cholépéritoine), ou le chyle (chylothorax). 

PATHOGENIE & ETIOLOGIE

Inflammation séreuse : 

 

     Cette accumulation de liquide est permise par une augmentation de la perméabilité vasculaire causée par l’inflammation et peut être majorée par une hypersécrétion de glandes séreuses inflammées qui sont stimulées. On retrouve comme principales causes :   

 

  • Des atteintes physiques, notamment thermiques lors de brûlures mais également des photosensibilisations

 

  • Des agents allergiques responsable de réactions d’hypersensibilité de type I.  

    Exemple : pollen, piqûre d’insectes etc. 

 

  • Des agents irritants principalement responsables d’une irritation des muqueuses.  

    Exemple : inhalation de fumée de tabac ou d’encens, ingestion de produits caustiques. 

 

  • Des agents infectieux et principalement viraux.  

    Exemple : rhinite séreuse causée par les agents du coryza chez le chat (herpesvirus et calicivirus) ou les agents de la toux de chenil chez le chien (parainfluenza virus et adenovirus canin de type II). 

 

 

Inflammation fibrineuse :

 

Lors de cette inflammation, la perméabilité membranaire est encore plus accrue et permet la fuite de grosses protéines comme le fibrinogène. Ce dernier, après polymérisation, constituera un réseau de fibrine retrouvé au sein de l’exsudat et visible macroscopiquement. Ce type d’inflammation intervient principalement lors de processus infectieux

 

Cas particulier de la Péritonite infectieuse féline (PIF) causée par un coronavirus : dans la forme humide, une vascularite est responsable d’un épanchement abdominal (ascite) caractéristique. Il s’agit d’un exsudat jaunâtre (jaune citrin), très riche en protéines, caractéristique d’un exsudat mais à une concentration cellulaire faible évoquant d’avantage celle d’un transsudat modifié. Parfois des dépôts de fibrine peuvent être associés.   

Caractéristiques des inflammations séreuses et fibrineuses

Schéma étiologique récapitulatif des inflammations exsudatives 

ASPECT MACROSCOPIQUE

  • Couleur : rouge ou arborisation vasculaire (en lien avec la congestion), luisant (en lien avec l’œdème inflammatoire)

  • Taille/Forme : +/- tuméfié 

Pour l'inflammation séreuse : du liquide peut s’écouler du tissu à la coupe ou présenter des vésicules. Des sécrétions claires, faiblement troubles et relativement fluides peuvent être observées au niveau d’orifices externes. Les épanchements sont de même aspect.  


Pour l'inflammation fibrineuse : du fait de la richesse en protéines, l’exsudat est alors plus trouble est plus visqueux. On retrouve des dépôts de fibrine, matériel blanc-jaunâtre filandreux qui peut être retiré (la différencie de la fibrose qui est incrustée). Elle peut avoir l’aspect d’une membrane posée sur la surface d’un organe ou bien de cordages reliant différentes structures. Suivant la morphologie de ces dépôts, on parle de flammèche, de membrane voire d’omelette.

On observe une gastrite congestive et œdémateuse (1) avec une paroi congestionnée, œdématiée et la présence de sécrétions séreuses ainsi qu’une péritonite séro-fibrineuse (2) avec l’association de fibrine (tête de flèche) et d’un liquide séro-hémorragique abondant dans l’abdomen. Lors d’inflammation fibrineuse, la fibrine (tête de flèche) peut revêtir plusieurs aspects : en membrane (3) en cordage (2,5) ou en placard (6). La photo (4) présente un liquide d’épanchement jaune citrin retrouvé dans le cas d’une PIF. Zachary, 2017; https://noahsarkive.cldavis.org, photos F06957-F62464-F05010-F33098-F32677-F32743.

ASPECT MICROSCOPIQUE

     Lors d’inflammation séreuse, on observe un œdème qui va alors espacer les fibres conjonctives et qui peut comprimer ou distendre les structures qu’il affecte. Du liquide peut également être visualisé à des endroits où il ne devrait pas être présent (par exemple au sein d’alvéoles). Des signes de congestion peuvent être parfois visibles avec une dilatation des capillaires et des veinules. Quelques leucocytes, témoins d’une inflammation en cours, peuvent être présents.  

 

    Lors d’inflammation fibrineuse, on observe les mêmes signes mais aussi, le dépôt d’un matériel fibrillaire hyalin, homogène, très éosinophile (fibrine).

Pneumonie fibrino-suppurée (poumon, chien) : on observe un dense réseau d’un matériel fibrillaire éosinophile dans les alvéoles (*), de la fibrine. Associé à cela, on observe un infiltrat important de granulocytes neutrophiles (tête de flèche). Quelques macrophages sont aussi observés (flèche) ainsi que quelques hématies (pointillés) témoignant d’hémorragies. EnvA

Pneumonie séro-fibrineuse (poumon, chat) : on observe un liquide d’œdème éosinophile dans les alvéoles (tête de flèche) ainsi qu’un réseau de fibrine (*). EnvA

L’Essentiel 

  • Les inflammations exsudatives sont des inflammations aiguës dans lesquelles prédominent les phénomènes exsudatifs. 

  • Elles sont à l’origine d’un exsudat se manifestant par des œdèmes, épanchements ou sécrétions.

  • On distingue : 

    • L’inflammation séreuse : exsudat relativement pauvre en protéines et cellules.

    • L’inflammation fibrineuse : exsudat riche en protéines et relativement pauvre en cellules avec formation de fibrine

  • Macroscopiquement, on peut les différencier par l’aspect de l’exsudat (selon la viscosité et la turbidité) et la présence ou non de dépôts de fibrine.

  • Ne pas oublier qu’en pratique, la frontière entre les différents types d’inflammation est assez floue et l’on peut observer des inflammations mixtes : séro-fibrineuses, fibrino-suppurées, séro-hémorragiques etc

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